D’où vient le mot mermaid ? Pourquoi parfois, la sirène porte-t-elle deux queues de poisson comme sur le logo de Starbucks ? Cet article vous guide à la découverte des pépites sur cette créature légendaire !
La question du jour est : le début du mot mermaid vient-il de la « mer » en français, ou est-ce un hasard ?
Origine du mot mermaid
Mermaid, mot anglais apparu au XIVème (14e) s., est composé de mere (Middle English) : la mer ou le lac, et de maid : la jeune femme. Ce qui nous donne littéralement « jeune fille de la mer ».
Bonne pioche ! Cet article est un épisode d’une série sur ce thème !
Mini-série sur la sirène, ses représentations et ses étymologies
Épisode 1 : Origine du mot mermaid
Épisode 2 : Origine du nom de Starbucks et de sa sirène à deux queues
Épisode 3 : La sirène : histoire du mot et de la femme ailée devenue aquatique
A partir de mermaid fut créé au XVIIème (17e) s. merman, à partir du premier élément de mermaid, et du mot man, l’homme. Soit littéralement : l’homme de la mer.
Furent ensuite créés aux alentours de 1850 les mots neutres en genre merpeople et merfolk qui sont donc des mots récents. On retrouve notamment le mot merpeople dans Harry Potter and the Goblet of Fire (Harry Potter et la coupe de feu) de J.K. Rowling.
À ce sujet : De Newton Scamander à Norbert Dragonneau : Origine et signification d’un nom héroïque devenu loufoque
L’amour des Anglais pour les sirènes
Une particularité typiquement anglaise est que la sirène est devenu le symbole le plus utilisé sur les enseignes de tavernes et d’auberges en Angleterre dès le XVème (15e) siècle. Cette mode a été lancée par une auberge londonienne. Laquelle ?

La Mermaid tavern à Bread Street, Cheapside à Londres, qui était un véritable club politique. Ses habitués s’étaient même donnés le surnom pompeux de « Fraternité des gentilshommes siréniaques » (Fraternity of Sireniacal Gentlemen), dont fit partie Sir Henry Neville, potentiel auteur des œuvres de Shakespeare, rien que ça.

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La sirène en poésie
Avant d’aller plus loin sur la signification sur les blasons de la sirène, voici une note poétique. Cette taverne a inspiré l’un des grands poètes anglais, dont témoigne cet extrait d’un poème de mon chouchou, le poète romantique John Keats :
Ames de poètes morts et disparus, Quel Elysée avez-vous connu, Riante campagne ou caverne moussue, Plus raffiné que la Taverne de la Sirène? | Souls of poets dead and gone, What Elysium have ye known, Happy field or mossy cavern, Choicer than the Mermaid Tavern? |
Vers sur la Taverne de la Sirène (1818), John Keats (1795-1821) | Lines on the Mermaid Tavern (1818), John Keats (1795-1821) |
Héraldique : signification de la sirène à double queue
La sirène est souvent employée sur les blasons. Encore aujourd’hui, c’est le symbole d’une chaîne de tavernes — pardon, de cafés — présente partout dans le monde : Starbucks.

Héraldique, n.f. : Le choix des couleurs, des images et de l’agencement des éléments sur un blason. En savoir plus dans le Glossaire des termes techniques de l’étymologie du Détective.
La sirène de Starbucks (désignée par le terme anglais siren par la marque, et non mermaid) a une petite particularité. De chaque côté, ses bras tiennent… non pas une, mais deux queues de poisson ! On l’appelle sirène bifide. Pourquoi cette sirène a-t-elle deux queues ? Que symbolise-t-elle ?
C’est à découvrir dans mon article à ce sujet : Starbucks tient son nom d’un roman célèbre.
L’essentiel
- mermaid est composé de mere (Middle English) : la mer ou le lac, et de maid : la jeune femme
- mermaid signifie littéralement « jeune fille de la mer »
Sources
https://www.etymonline.com/word/mermaid
https://en.wikipedia.org/wiki/Mermaid_Tavern
https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1996_num_78_315_5120_t1_0390_0000_3
https://www.britannica.com/topic/Siren-Greek-mythology
https://www.britannica.com/topic/Harpy
https://mythologica.fr/grec/sirene.htm
https://mythologica.fr/grec/harpie.htm
https://www.britannica.com/topic/mermaid
Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey, Le Robert, 2011
Bousquet Jacques. Jacqueline Leclercq-Marx. — La sirène dans la pensée et dans l’art de l’Antiquité et du moyen âge. Du mythe païen au symbole chrétien. » Bruxelles, Acad. royale de Belgique, 1997. In: Cahiers de civilisation médiévale, 42e année (n°167), Juillet-septembre 1999. pp. 297-301. https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1999_num_42_167_2760_t1_0297_0000_4
Deonna W. « Salva me de ore leonis ». A propos de quelques chapiteaux romans de la cathédrale Saint-Pierre à Genève. In: Revue belge de philologie et d’histoire, tome 28, fasc. 2, 1950. pp. 479-511. DOI : https://doi.org/10.3406/rbph.1950.1876 www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1950_num_28_2_1876
Somville Pierre. Jacqueline Leclercq-Marx, La Sirène dans la pensée et dans l’art de l’Antiquité et du Moyen Âge. Du mythe païen au symbole chrétien. In: L’antiquité classique, Tome 70, 2001. pp. 553-554.
www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_2001_num_70_1_2472_t1_0553_0000_3
Très chouette article très fouillé, de mon « tag » préféré!
De la part d’un vandal de cailloux😂
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Passion sirène 😉
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